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Combien ça rapporte d'inventer un truc ?
Dark Light

Combien ça rapporte d’inventer un truc ?

Le petit sapin accroché au pare-brise de la voiture, le Rubik’s Cube sur lequel on s’est tous déjà cassé la tête, les smileys qu’on utilise dans nos messages… Tous ces trucs en apparence anodins ont été conçus par des inventeurs. Et même s’ils n’ont pas révolutionné la science ou la technologie comme De Vinci ou Einstein, leurs créations font partie de nos vies quotidiennes. Combien ces inventions ont-elles bien pu leur rapporter ?!

Revenons sur les origines de trois petites inventions qui ne paient pas de mine et sur les bénéfices (énormes) qu’elles ont rapporté à leurs concepteurs.

Le petit sapin désodorisant pour voitures de Julius Sämann

Il diffuse à peu près toutes les odeurs « agréables » imaginables dans nos voitures, existe en mille et une couleurs… c’est bien sûr le petit sapin désodorisant ! En France, on l’appelle aussi l’Arbre Magique. Ce petit morceau de carton – qu’on a tous rencontré au moins une fois dans sa vie – n’est plus tout jeune : sa création aux États-Unis remonte aux années 1940.

C’est Julius Sämann, un chimiste juif d’origine allemande ayant fui son pays pendant la Seconde Guerre mondiale pour s’installer en Amérique, qui l’a conçu. Alors qu’il étudie la manière dont les pins diffusent leur odeur dans le cadre de son travail, un livreur de lait (métier très répandu à l’époque, qui n’existe plus aujourd’hui) lui demande comment il pourrait faire disparaître l’odeur de lait qui stagne dans son camion.

Sämann pense alors à mettre l’odeur de pins qu’il a étudiée sur des morceaux de carton en forme de sapin. Et, voyant que son invention a du succès, dépose le brevet en 1952. Il fonde rapidement l’entreprise Little Trees et se consacre pleinement au développement et à la diffusion de ses créations qui se vendent comme des petits p(a)ins… Plus d’un milliard de sapins désodorisants ont été vendus depuis cette époque, et l’entreprise existe toujours à l’heure actuelle. Un sacré carton !

Le Rubik’s Cube d’Ernő Rubik

Un casse-tête coloré que beaucoup abandonnent rapidement après avoir tenté de le résoudre, quand d’autres en ont fait une véritable discipline sportive : le célèbre Rubik’s Cube est le produit de l’esprit d’Ernő Rubik, un architecte et professeur d’architecture hongrois.

C’est en 1974 que l’inventeur, grand amateur de casse-tête et de puzzles, conçoit le fameux cube coloré. S’il a prétendu l’avoir créé pour faire réfléchir ses étudiants, il a avoué depuis l’avoir fait avant tout pour lui-même. Il a d’ailleurs mis plus d’un mois à le résoudre la toute première fois, après des centaines d’heures de réflexion… Efficace le casse-tête !

Dès les années 1980, la société américaine Ideal Toys commence à distribuer le Rubik’s Cube, qui rencontre immédiatement le succès dans tout l’Occident. Plus de 200 millions d’exemplaires ont été vendus depuis cette époque. Sachant que chaque cube coûte une dizaine d’euros environ, le calcul est vite fait : près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur une quarantaine d’années !

Mais combien l’inventeur a-t-il touché sur toutes ces ventes ? Ernő Rubik touche des royalties comprises entre 4 et 14% du prix d’achat de chaque Rubik’s Cube, l’architecte est donc aujourd’hui à la tête d’une fortune de plus de 100 millions d’euros, ce qui fait de lui l’un des hommes les plus riches de Hongrie.

Le Smiley de Franklin Loufrani

Concernant le fameux visage jaune arborant un grand et large sourire, l’histoire est un peu plus complexe, car son premier concepteur n’a quasiment rien touché pour son invention. C’est Harvey Ball, un militaire et graphiste américain, qui crée le visuel du Smiley en 1963 pour répondre à la commande d’une compagnie d’assurance. Il touche alors 45$ pour son travail, mais oublie d’en déposer le copyright…

Quelques années plus tard et de l’autre côté de l’Atlantique, le journaliste français Franklin Loufrani crée un visuel quasiment identique à celui de Ball pour son journal. Nous sommes alors en 1972 et Loufrani, lui, pense bien à déposer les droits.

Le Smiley va alors cartonner pendant des années : stickers, pins, t-shirts… Le visuel est décliné en toutes sortes de produits dérivés ultra populaires, tant chez les hippies des années 1970 que chez les amateurs de rave party dans les années 1990. Loufrani vend des licences de marques (qui autorisent les marques à utiliser le visuel du Smiley) à de grosses entreprises, telles que Levi’s.

En 1996, l’inventeur fonde la Smiley Company avec son fils Nicolas et dépose le nom de marque « smiley » dans près de 100 pays différents. L’arrivée du téléphone mobile et d’Internet au début des années 2000 relance encore l’intérêt pour le Smiley. Nicolas Loufrani conçoit le tout premier set d’émoticônes qui est rapidement vendu à Samsung et à Nokia.

Aujourd’hui, l’entreprise familiale génère 500 millions de dollars de chiffre d’affaires par an et travaille en collaboration avec les plus grandes marques (Coca-Cola, Nutella ou encore McDonald’s).

Certes, elles n’ont pas révolutionné notre quotidien ou notre vision du monde, n’ont rien de vraiment spectaculaire, à part leur succès… Mais ces inventions ont bel et bien pénétré nos vies, et largement enrichi leurs créateurs. Exactement comme pour les tubes dans l’industrie de la musique (qui peuvent faire de leurs auteurs des rentiers à vie), c’est avant tout la taille du public touché ainsi que la durabilité dans le temps qui font le succès des inventions… et génèrent le plus de profits !

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